DE JEANNE CHERBAL À BARBARA PRAVI
Écrire et chanter pour tenter d'enchanter le déchanté : entre les coups et l'émancipation, comment les voix de femmes ces dernières années, ces héritières d'Anne Sylvestre ou Véronique Sanson, mettent-elles en chanson les luttes et les interrogations de la société d'après me too ?
Jeanne Cherhal avait ouvert la voie, en chantant aussi bien le thème tabou des règles féminines (Douze fois par an) que son questionnement sur le sens du voile, dans Le Tissu. Sur les chemins d'une émancipation à inventer, Barbara Pravi imagine, elle, la reprise de Comme d'habitude du point de vue féminin, en contrechamp de l'original masculin de Claude François. Chanteuse de la résilience d'une femme battue, dans Le Malamour, elle prête sa voix à celle des victimes, quand, dans la même génération, Garance choisit pour sa part d'être porte-parole de l'émancipation décomplexée, comme dans Jour de poisse, sorte d'hymne en phase avec le mouvement metoo, mais créée dès 2013.
Trois chanteuses, trois voix, parmi beaucoup d'autres, d'Olivia Ruiz à Angèle, ou de Clara Luciani à Pomme et Hoshi, qui relaient et inventent de nouveaux modèles, de nouveaux styles pour l'inspiration des chansons françaises d'aujourd'hui.